« Grandir en nature » gagne en maturité grâce à un partenariat Cégep-CPE

Étienne Gagnon présente le fruit de son travail à Héloïse Francoeur à la Montagne du Collège. Photo : Maxime Paradis.

Le plaisir ne manquait déjà pas lorsque les tout-petits du CPE La Farandole de La Pocatière participaient aux activités Grandir en nature initiées par COSMOSS Kamouraska et animées par leurs éducatrices à l’enfance à la Montagne du Collège. Grâce à l’une d’entre elles, qui a eu l’idée de bonifier ces sorties d’un côté éducatif adapté et développé par des étudiants en Techniques de bioécologie du Cégep de La Pocatière, le projet gagne aujourd’hui en maturité.

Grandir en nature s’adresse aux enfants d’âge préscolaire au sein des CPE ou des maternelles quatre ans du territoire. Dix classes participent au projet cette année, en plus des trois CPE du territoire — Saint-Alexandre, Saint-Pascal (Pitatou) et La Pocatière. L’objectif est de permettre aux enfants de laisser libre cours à leur imagination dans un environnement non organisé et propice aux interactions avec les autres afin de stimuler, entre autres, leur volonté, leur confiance en soi et leur empathie.

Au CPE La Farandole, Héloïse Francoeur est l’une des deux éducatrices à l’enfance ayant à sa charge un groupe d’enfants âgés de quatre ans participants à Grandir en nature. La Montagne du Collège, située non loin du CPE, est le lieu de prédilection où elle les amène depuis deux ans pour cette activité. L’automne dernier, alors qu’elle passait avec ses tout-petits devant le Cégep de La Pocatière pour se rendre à la montagne, elle a eu une idée.

« Ce n’était pas la première fois que je me disais que j’avais le goût de pousser ces sorties plus loin. Sans dénaturer le projet, je me questionnais comment je pouvais intégrer certains apprentissages de façon ludique. Mais rapidement, je me suis rendu compte que je ne disposais pas des connaissances environnementales pour le faire. Je me suis dit : “Pourquoi pas solliciter l’aide du Département de bioécologie au Cégep de La Pocatière ?”», raconte l’éducatrice.

Il a suffi d’un appel pour que l’idée d’Héloïse séduise l’enseignant Guillaume Dufour qui a ensuite décidé de l’intégrer dans le cursus scolaire de ses étudiants de troisième année pour en faire un projet dans le cadre de son cours en Interprétation de la nature et écotourisme. Le défi n’a pas été facile pour autant, explique-t-il. Si faire de la vulgarisation scientifique en situation authentique fait partie des objectifs poursuivis par le cours, il avoue que ce travail se fait habituellement surtout dans le cadre de projet s’adressant à des élèves de 5e ou de 6e année du primaire.

« Il a d’abord fallu bien s’approprier les éléments pédagogiques de Grandir en nature pour que les étudiants développent des activités en conséquence. Au final, je crois qu’on a bien répondu à la commande en développant des activités autour de sujets comme les plantes, les oiseaux, les insectes et plein d’autres qui sont susceptibles d’intéresser les enfants et qui peuvent être réalisées selon les saisons », résume l’enseignant.

Un total de 18 activités différentes ont été développées par les étudiants, dont celle portant sur les oiseaux réalisée par Étienne Gagnon, grand amateur d’ornithologie, qui a présenté le fruit de son travail à Héloïse Francoeur, la directrice du CPE La Farandole Patricia Landry et l’agente de concertation de COSMOSS Kamouraska Marie-Ève Paradis le 21 mars dernier. L’activité vient avec un guide descriptif pour l’éducatrice, un cahier en noir et blanc à colorier par les enfants avec des pictogrammes pour identifier les oiseaux et un texte de vulgarisation scientifique expliquant le déroulement de l’activité à l’éducatrice et offrant davantage d’informations pour sa compréhension personnelle.

« J’avais déjà fait des projets de vulgarisation de la sorte au secondaire et j’avais déjà travaillé dans un camp d’été il y a quelques années. Malgré cela, j’avoue que c’était un bon défi d’adapter le contenu à de jeunes enfants, mais c’était aussi très motivant, sachant qu’il y avait des gens au bout qui allaient en bénéficier. À la base, si j’ai choisi bioécologie, c’est justement parce que je cherchais à collaborer à des projets concrets comme celui-là », explique l’étudiant.

Les deux groupes de quatre ans de La Farandole, environ 20 enfants, auront la chance de vivre l’une de ces 18 activités prochainement grâce à l’idée d’Héloïse Francoeur, de préciser Patricia Landry. À l’échelle de la MRC, Marie-Ève Paradis précisait que c’était 170 enfants qui pourront goûter au fruit de cette collaboration, bonifiant ainsi Grandir en nature au-delà des espérances initiales de COSMOSS Kamouraska.